CCT informe ces adhérents
et lecteurs que certains anachronismes règnent sur le prix de
l’eau .
Nous constatons que les prix augmentent
constamment et nos élus locaux nous répondent qu’il faut «
lisser le prix entre les 3 anciennes communautés de communes »
maintenant réunies sous le nom de CCCVL :
Véron = 1,79 € / m3 Régie directe ( la référence
locale )
Chinon = 2,88_€ /m3
DSP VEOLIA
Vienne Rive Gauche = 3,43 € / m3 DSP
SAUR
Le lissage se fait bien entendu vers le haut ..
le Véron vient d’ailleurs de passer lui même en juin à 1,88€
/m3 « pour lisser » !!
Lisser vers quoi .. une dérive de prix
incontrôlée ??
Alors là .. on s’étouffe quand on voit la cour
des comptes épingler l’agence de l’eau ( 1800 personnes !) pour
gaspillage de l’argent versée à cet organisme ! ( article joint
)
En fait , on augmente
le prix de l’eau sur la base de tarifs à la structure de coût
erronée !!!
Sur CCCVL , nous
versons donc 0,430 € / m 3 à l’agence de l’eau Loire –Bretagne (
article joint ).. pour quoi faire ?
Qu’avons nous en retour de cette agence
.?
La consommation annuelle
est de 120 m3 par foyer ( chiffre agence de l’eau elle même ! )
donc chaque foyer verse en moyenne 51,60 € à l’agence Loire
Bretagne .. nous sommes environ 7800 foyers sur CCCVL (2,30
personne par foyer en France selon Insee) , donc nous versons
plus de 400 000 € à ces gens là .
Les tarifs de l’eau devraient être
lissés vers le bas car l’eau , comme l’air est nécessaire à
la vie .. tout racket sur ces élements naturels ne devrait pas
exister .. l’eau doit coûter le moins cher possible afin
d’être accessible à tous .
Au train ou vont les tarifs de cet
élément naturel vital , certains n’auront bientôt plus accès à
l’eau potable si les choses continuent à évoluer dans le mauvais
sens !
Rappel :
L'eau, ressource
vitale et patrimoine de l'humanité, ne
doit pas être une marchandise au service d'intérêts privés.
Cette
phrase devrait être affichée dans tous les lieux publics !
CCT est très
vigilant sur ce sujet car en France actuellement les
associations de contribuables n’hésitent plus à dénoncer devant
les tribunaux ces dérives manifestes qui sont souvent générées
par le laxisme d’élus locaux .
Pourquoi la
structure des coûts de l’eau n’est elle pas montrée aux
contribuables à votre avis .. tabou ?
Elle apparait dans des
factures bidons dans lesquelles personne ne comprend rien …
indéchiffables au commun des mortels !
Tout simplement parce
qu’elle n’a plus aucune cohérence avec la réalité d’une gestion
normale de l’eau ... qui par nature doit être en régie directe
comme elle l’ était avant partout en France .
La distribution de l’eau
est devenu un « business « au détriment du contribuables /client
.
Les partenariats publics
privé ( PPP ) , très en vogues ces dernières décennies , ont
fait flamber le prix de l’eau sans raison explicative .
Rejoignez nous sur ce
sujet car les DSP VEOLIA ( Chinon ) et SAUR ( Vienne Rive Gauche
) vont arriver à terme prochainement et il ne faut pas les
reconduire .
D MAINGAUD
Taxe agence de l'eau
Cour des comptes
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L'eau et la pompe à fric
Même CHARLIE s’inquiète
du prix de l’eau !!
CCT précise quant à
lui que l’eau juridiquement n’est pas une marchandise .. comme
l’air … mais une ressource vitale !
D’ailleurs , la CACE
( Coordination nationale des Associations de Consommateurs d’Eau
-
www.cace.fr
) précise aussi fort justement que :
« L’eau , ressource vitale et patrimoine de l’humanité ,
ne doit pas être une marchandise au service d’intérêts privés »

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NOS ARCHIVES
L'eau et la pompe à fric
créé le 22 janv. 2014 02:27
Histoires d'eau

Contre argumentaire à opposer à la propagande
d'intoxication de Veolia
CONTRE-ARGUMENTAIRE
A opposer à la propagande d’intoxication de
VEOLIA
Préambule
De plus en plus gênée par les actions, sur le terrain,
des associations d’usagers, et aussi parce que ses personnels en sont
eux aussi ébranlés, VEOLIA (ex Vivendi) s’est vue contrainte de
diffuser à l’intention de son personnel, un argumentaire aux 17 thèmes
les plus souvent évoqués dans les débats entre les ACER (Associations
de Consommateurs d’Eau) et les collectivités distributrices d’eau et
d’assainissement.
Ces thèmes étant attribués aux « altermondialistes »,
selon VEOLIA, et la CACE étant classée parmi les altermondialistes par
VEOLIA, cette même CACE n’a pas voulu rester sans voix.
D’où cette réponse point par point aux argumentations
des « prédateurs du privé ».
Vous noterez au passage, que les multinationales
libérales peuvent ainsi adopter un comportement totalitaire envers
leurs salariés, en usant notamment du bourrage de crâne. Et,
circonstance aggravante, avec l’argent gagné sur le dos des usagers.
Infernal !
Pour vous y reconnaître :
P : ce que disent les Prédateurs du Privé
CACE : contre argumentaire de l’Association nationale des Associations
de Consommateurs d’Eau.
1/ L’eau n’est pas une marchandise
P : ce que disent les prédateurs du privé
C’est vrai, seul le service de l’eau a un coût :
L’eau du milieu naturel (lacs, rivières, nappes
phréatiques) est un bien collectif qui n’appartient à personne.
Ressource rare et fragile, elle fait l’objet de nombreux usages,
agricoles, industriels, domestiques. Il appartient aux pouvoirs
publics de la préserver, de la protéger, et d’en réglementer
l’utilisation. Telle est notre position
fondamentale.
CACE : Ce que disent les associations d’usagers de la
CACE
C’est aussi notre position, l’eau n’est pas une
marchandise. C’est un Bien Commun INALIENABLE de l’Humanité dont
l’utilisation doit satisfaire au principe de durabilité.
Cette notion est aussi d’ailleurs celle dont
s’inspirent les lois sur l’eau (lois de 1964, 1992 et les projets de
lois de2001, 2004 …) que les Agences de Bassin ont pour mission
d’appliquer à travers les SDAGE, SAGE, contrats de rivières, …
P
Si l’eau en milieu naturel n’a pas de prix, le service
de l’eau qui consiste à produire une eau potable (bien alimentaire)
c’est à dire la prélever, la pomper, la traiter, et l’acheminer
jusqu’au consommateur 54 h/24 h a un coût. Ce
que paye le consommateur, ce n’est pas le prix d’une matière première
mais le coût d’un service, la rétribution d’un travail.
CACE :
L’usager d’un service public n’est tenu d’acquitter que la stricte
contrepartie du service qui lui est rendu.
Or l’usager paye plus que le service rendu puisqu’il rémunère, de
surcroît, des actionnaires oisifs et prédateurs qui circonstance
aggravante, n’investissent rien dans l’affaire, puisque les
investissements sont à la charge de la collectivité.
Pour ces raisons, nous sommes partisans de la gestion en régie
publique qui permet de distribuer le service à son seul coût de mise à
disposition de l’usager.
Une définition plus complète du service public fait intervenir les
notions de : continuité, universalité, mutabilité, égalité, … qui nous
semblent incompatibles avec la délégation du service public à des
sociétés privées dont l’unique fonction est de rémunérer leurs
actionnaires.
Les services publics s’adressent donc à des usagers pas à des
consommateurs et encore moins à des clients.
Le service rendu doit l’être à son coût réel et non pas à un prix fixé
par définition par le marché ; notion d’ailleurs contestable et que
nos associations rejettent.
P
Le paiement du service de l’eau et de la dépollution
des eaux usées est une réalité, partout dans le monde, que ce service
soit assuré par un opérateur public ou privé ou par le client
lui-même.
Il appartient à l’autorité publique de définir la répartition du
paiement entre le consommateur et le contribuable.
CACE :
Payer le strict montant du service rendu, là encore les
usagers sont d’accord sur le principe.
La véritable question est de savoir où s’arrête le strict paiement du
service rendu.
Etant propriétaires du patrimoine, les usagers n’ont pas à supporter
des prises de profits qui ne les concernent pas, surtout lorsqu’elles
profitent à des actionnaires qui n’ont, de plus, rien investi dans
l’affaire.
Que partout dans le monde ce soit la même situation, c’est beaucoup
exagérer l’influence du libéralisme.
Les distributeurs privés rêvent d’un monde sous domination des
multinationales libérales de l’eau. Mais seulement 5 % de la planète
sont sous leur domination. Leur rêve consiste donc à imaginer le moyen
d’étendre leur expérience française au reste du monde. Ils ont
d’ailleurs qualifié cette expérience de « modèle de gestion de l’eau à
la française ».
Nous espérons, bien entendu qu’il y aura loin de la coupe aux lèvres
pour ces multinationales de la prédation.
En effet, ce modèle dit « à la française », basé sur la notion du «
contrat d’affermage », est, hors de France, très minoritaire. Pour le
moment, il sert abusivement de faire valoir aux 3 multinationales
françaises alors que ce devrait être un repoussoir. Ce qu’il est de
notre devoir de démontrer.
L’introduction du contribuable dans le débat n’est également pas
neutre. Elle a pour mission d’embrouiller l’usager qui a déjà beaucoup
de peine à comprendre la structure administrative des services.
En fait, l’usager reçoit et acquitte une facture dont le montant ne
devrait être que la stricte contrepartie des services qui lui ont été
rendus.
Les services d’eau et d’assainissement ne sont en effet pas
« subventionnés ». Ils appartiennent en copropriété aux usagers. Le
contribuable n’a donc rien à voir avec cette affaire.
Les services publics de l’eau et de l’assainissement font d’ailleurs
l’objet de gestions séparées entre elles, mais aussi du budget dit
principal des collectivités territoriales compétentes.
Les documents de gestion correspondants sont les comptes
administratifs et les comptes de gestion, si la gestion est en régie
publique. Si cette gestion est déléguée en partie ou totalement, on y
ajoutera le compte rendu technique et financier du ou des délégataires
privés (ou publics) nantis de leur compte d’exploitation.
Toutes ces mises au point sont nécessaires car les distributeurs
privés veulent associer une certaine image du service public, et
notamment lorsqu’il est géré en régie, avec celle très galvaudée des
fonctionnaires (parasites se nourrissant de l’impôt).
Or cela est faux. Ces services publics sont en fait des EPIC (Etablissements
Publics Industriels et Commerciaux.
Et dans de tels services, qu’ils soient gérés en régie publique ou en
délégation, les agents ont naturellement des statuts de travailleurs
relevant de contrats de droit privé du travail. Le statut de
fonctionnaires (agents des collectivités territoriales) qu’ils
arrivent à obtenir en régie, ne leur est alors octroyé que par
dérogation.
Il faut donc, au moins dans ce cas, démystifier la notion du
fonctionnaire parasite de la collectivité.
Notons aussi que ces agents restent le plus souvent en place lorsque
le mode de gestion change ; les fainéants deviennent alors efficaces,
et vice et versa, en fonction de la gestion, alors que ce sont eux qui
« grattent ». Complètement idiot !
Notons aussi que la délégation au privé est une source potentielle de
corruption. C’est tellement vrai qu’une loi a été mise en place pour
la combattre. La loi Sapin de 1993 est textuellement destinée, dans
son titre même, à combattre ce fléau du libéralisme. Preuve que ce
fléau existe. Quant à l’issue du combat …
P
-
Si tout bien nécessaire à la vie doit être gratuit,
pourquoi n’en serait pas ainsi pour la nourriture ?
CACE :
Démagogie pure, bête et dure, qui oublie de préciser
que la nourriture humaine comprend également l’eau et qu’aucune
matière ne peut être substituée à l’eau.
Il est des services qui ne s’achètent ni ne se vendent comme l’eau et
l’air car leur « commerce » deviendrait alors un danger de mort pour
quiconque ne pourrait se le payer et une source de pouvoir dictatorial
pour les capitalistes qui seraient en mesure de se l’accaparer. Chacun
devenant l’esclave de celui qui possède le pouvoir de distribuer l’eau
(voir Israël et les Palestiniens) hormis l’intervention de la charité.
Brrr !
Comme disait une certaine reine de France, si les gens n’ont plus de
pain, on peut toujours leur donner de la brioche. S’ils n’ont plus
d’eau, par contre, il faut impérativement leur donner … de l’eau.
En conclusion de ce premier volet, on peut dire que si
l’eau, comme ressource naturelle, est un bien commun inaliénable de
l’humanité, le service public associé n’est pas lui aussi une
marchandise.
C’est un droit de l’humain qui se doit de figurer dans la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme.
Nul ne peut donc tirer un profit quelconque de l’exploitation de ce
service public.
Pas plus que du commerce des humains, il ne peut exister un commerce
de la distribution d’eau ainsi qu’un commerce de la collecte et du
traitement des eaux usées. La collectivité doit donc elle-même en
assurer l’exploitation à son coût de revient strict donc sans
plus-value ni profit de quelque sorte.
2/ L’intervention du privé fait augmenter les prix de
l’eau pour le consommateur
P
C’est faux
CACE
C’est vrai et d’ailleurs tous les rapports officiels et
les statistiques sur lesquelles ils s’appuient, vont dans le même
sens. On voit mal pourquoi les distributeurs privés s’évertuent à nier
cette vérité.
P
Ce sont les autorités publiques qui fixent les prix et
non les opérateurs privés. Le contrat entre la collectivité et
l’opérateur détermine la structure des tarifs et les méthodes
d’actualisation.
CACE :
Dans le cadre d’une gestion en régie publique, le prix
de l’eau est fixé, chaque année, pour équilibrer les charges du
service, y compris celle des investissements, du renouvellement des
matériels en fin de vie et de l’entretien des réseaux. Donc pas de
profit, on équilibre strictement les charges budgétisées.
Par contre, tout change dès que la gestion des services est confiée en
délégation au privé.
Or 85 % des contrats de délégation au privé sont des contrats dits
d’affermage.
Et, dans ces contrats, le prix de l’eau est fixé, le jour de la
signature du contrat, pour toute la durée du contrat.
Le prix initial est déterminé (au moins en théorie, car souvent cela
est fait au feeling mais un feeling léonin) au moyen d’un compte
d’exploitation prévisionnel dont les postes de charge sont sensés être
les reflets de la réalité. Mais chacun de ces mêmes postes est
scrupuleusement surévalué, sachant que la collectivité ne vérifie
jamais aucun des montants des devis, en référence aux vrais prix du
marché.
Quant à la méthode dite d’actualisation du prix de l’eau, elle est
assuré par la trop fameuse « formule de révision » des prix,
scandaleusement adossée sur l’utilisation d’indices économiques sensés
faire évoluer le prix de l’eau du même accroissement que celui des
charges des services par l’utilisation de coefficients pondérateurs
liés au poids que chaque indice économique représente au niveau des
charges (ouf). Exemple : la variation de l’indice des salaires des
agents est affectée d’un poids variant selon les contrats de 0.45 à
0.55. Ceci est une pure escroquerie. En effet, le poids des salaires
est rarement supérieur à 25 % du montant des charges et si l’indice
des salaires est directement le reflet de la fiche de paie des agents,
il n’est en aucun cas représentatif de la masse salariale adossée aux
charges du service, puisque celle-ci dépend aussi des gains de
productivité de ce même service. Et pourtant c’est bien la masse
salariale du service qui plombe les charges et non chaque fiche de
paie qui elle, c’est vrai, a la même croissance que l’indice des
salaires. Conséquence, en 15 ans le nombre de salariés a généralement
décru de 30 %, ce qui a maintenu constante, voire en régression, la
masse salariale, alors que la variation de l’indice des salaires
faisait croître automatiquement le prix de l’eau dans des proportions
d’autant plus faramineuses que la masse salariale affectée aux charges
dépasse rarement 20 à 25 % et jamais 50 % comme on vient de le voir !
Alors on vous dit : « mais d’autres charges varient comme les
salaires ; par exemple les sous-traitances. Ce qui s’additionne, comme
aux 25 % pour approcher les 50 % ». Mais outre que ces 25 %
supplémentaires sont eux-mêmes faux, puisqu’ils sont eux aussi
affectés par les gains de productivité, le même raisonnement vient
conforter la magouille de l’escroquerie à la hausse du prix de l’eau
par la formule de révision. Je vous laisse le soin d’appliquer
vous-même le même raisonnement aux autres termes de la formule de
révision.
Conclusion :
Lorsque le service est délégué au privé, le prix de
l’eau et notamment ses révisions annuelles sont totalement
déconnectées du montant des charges réelles. Une seule chose est
sûre : ces prix alimentent les bénéfices des sociétés privées qui
« gèrent » le service. Au détriment d’ailleurs de leurs salariés
puisqu’ils supportent les gains de productivité via les réductions
d’effectifs sans vraiment participer au partage du gâteau.
Ce qui n’est pas le cas lorsque la gestion est faite par une régie
publique puisque le prix de l’eau ne fait alors qu’équilibrer les
charges du service … et sans le secours d’une formule léonine.
Les gains de productivité sont alors répercutés sur la facture des
usagers puisque la régie ne fait pas de profit ; n’ayant pas de
dividende à distribuer à des actionnaires parasites.
P
Le prix est donc du ressort de l’autorité politique
responsable : il augmente généralement quand l’autorité publique
demande à l’opérateur de rénover un réseau vétuste ou d’accroître la
desserte. Mais il peut aussi diminuer : ainsi au Gabon, conformément
au contrat, le prix de l’eau a diminué de 17.5 %, résultat obtenu
grâce a une meilleure gestion des services.
CACE :
Remarquons tout d’abord que VEOLIA ne trouve d’exemple
de baisse du prix de l’eau qu’au Gabon et pas en notre beau Pays de
France qui lui sert pourtant de modèle.
Pour ce qui concerne les gestions en délégation au privé, le prix de
l’eau augmente tous le ans par application d’une formule
« mathématique » fixée pour toute la durée du contrat. Nous avons déjà
vu que cette formule était une machine infernale complètement
déconnectée des charges réelles du service. Donc léonine mais ayant
pour résultat des augmentations annuelles de 4 % alors que celle des
prix est de 2 %.
Quant à l’augmentation due aux investissements, c’est en effet une
réalité objective. Mais elle est totalement supportée par la
collectivité. Résultat : les gains qui en résultent profitent
essentiellement au fermier puisque le prix continue d’augmenter alors
que les charges diminuent.
En effet, à l’augmentation liée à la gestion du privé, s’ajoutent les
investissements et renouvellements des installations que le privé
laisse généreusement à la charge de la collectivité suivant le
« principe bien connu de la socialisation des pertes et de la
privatisation des profits ».
Pour les puristes, cette redevance s’appelle la « surtaxe ». Elle peut
être assimilée à une part de gestion en régie, même en gestion privée.
Et elle ne supporte pas, de ce fait, le parasitisme prédateur du
privé. Si la procédure des marchés publics a été respectée et les prix
contrôlés par rapport au marché pour détecter les ententes, alors on
peut alors être à peu près certain que les travaux ont été effectués
au juste coût. … On peut toujours rêver …
P
En France, la facture d’eau a été multipliée par 10 en
30 ans, la part de l’eau potable par 5 (sur cette même période, le
prix de la baguette de pain a été multiplié par 10). Mais la desserte
et la qualité se sont considérablement améliorées et l’assainissement,
quasi inexistant en 1970, est devenu un service à part entière. A
titre d’exemple, l’application en France de la directive européenne de
1991sur les eaux usées s’est traduite par des investissements d’un
montant de 12 milliards d’euros qui ont été intégrés au prix de l’eau.
CACE :
Ces chiffres sont contestables et n’ont d’ailleurs
jamais été confirmés par les rapports officiels de l’Assemblée
Nationale ou de la DGCCRF, bien au contraire.
Nous avons vu précédemment que le prix de l’eau potable augmentait
plus vite que les prix à la consommation.
Ils mélangent, de plus, des situations complètements différentes alors
qu’il est nécessaire de raisonner à l’intérieur de champs comparables.
Prenons l’exemple de la COURLY (Communauté Urbaine de Lyon).
A 1.62 euro/m3 HT, la COURLY distribue la troisième eau potable la
plus chère de France par la faute conjuguée des services de la CGE et
de la Lyonnaise (bonjour la concurrence) qui se sont partagés le
gâteau sous le contrôle des élus de 1986.
Par contre, cette même COURLY a gardé la gestion de l’assainissement
en régie. Résultat, l’assainissement, en régie, est le moins cher de
France avec 0.67 euro/m3 HT. Le prix global de la facture d’eau TTC
est de 2.84 euro, soit dans la moyenne des prix pratiqués en France,
alors que cette valeur cache 2 réalités contradictoires : la bonne
gestion du service de l’assainissement par le public et une gestion
beaucoup trop onéreuse de la distribution d’eau par le privé
(CGE+Lyonnaise).
Conclusion : on voit donc que si l’on ne prend en compte que cette
valeur globale, on fait une mauvaise analyse des coûts qui conduit « à
faire mousser » la gestion du privé pour l’eau potable alors que c’est
elle qui plombe la facture des usagers.
P
Depuis 1998, l’évolution du prix de l’eau, en France,
est faible et maîtrisée (+1.5 % en moyenne annuelle sur la base d’une
consommation de 120 m3).
CACE :
Cette moyenne prend en compte les régies, ce qui
contribue naturellement à la faire baisser et masquer la contribution
des privés à la hausse des prix. Il serait d’ailleurs curieux de
connaître l’origine des données avancées par VEOLIA car elles
semblent quelque peu surréalistes.
P
Dans certains pays émergents, comme en Europe de l’Est,
la suppression de subventions a induit des augmentations tarifaires
bien avant l’intervention du secteur privé.
CACE :
Là encore, ces données sont assénées sans référence.
Sachant d’autre part que 95 % de la distribution d’eau, hors France et
même en Europe, est gérée par le public, on se demande encore une fois
d’où peuvent bien provenir ces données ces données comparatives.
Les subventions sont interdites en France et les usagers payent la
totalité du service rendu à l’exclusion de toute subvention.
3 / le consommateur subit les augmentations de prix
d’un bien essentiel à la vie
P
C’est en partie vrai, comme pour beaucoup de biens
essentiels à la vie (nourriture, logement, …) mais ce sont les élus
locaux qui fixent les tarifs de l’eau et de l’assainissement et
déterminent le niveau de service souhaité.
CACE :
Les élus ne fixent pas les « tarifs » de l’eau, ils les
approuvent en mandatant l’un des leurs (le maire ou le président) pour
signer des contrats souvent léonins avec les délégataires.
Des exemples de corruption avérés et condamnés prouvent de quelle
manière ces décisions peuvent être obtenues. Dans la foulée et dans
les mêmes conditions, ces mêmes élus couvrent des manquements et des
dysfonctionnements graves dans l’exécution des contrats, aggravant de
ce fait leur caractère léonin.
On voit ainsi se mettre en place des pratiques proches de
l’escroquerie avec application de clauses abusives pourtant interdites
par la loi.
Escroqueries payées par les usagers. Quant au partage du butin ? Mais
d’où vient l’odeur que vous détectez dans l’eau qui sort de votre
robinet ?
Au passage, on notera que Veolia « charge » ses « cocontractants»,
sans aucun scrupule. Que pensent nos chers élus au delà de tous
soupçons lorsqu’il est affirmé que le fermier ne fait qu’appliquer les
décisions des élus ?
Sans doute sont-ils des victimes à l’insu de leur plein gré ?
P
Des efforts sont à poursuivre pour trouver une
meilleure participation de la population à la gestion du service. Dans
le cadre d’une gestion déléguée, le citoyen/consommateur est en droit
de connaître de l’autorité publique responsable les niveaux de service
et de prix aux différentes étapes du contrat.
CACE :
Les distributeurs privés accuseraient-ils les élus
délégants de cacher le contenu des contrats aux usagers ?
Là, on applaudit mais sans tomber dans le piège d’une association
distributeurs /usagers dans un même combat pour la TRANSPARENCE
contre une collectivité adepte de l’opacité.
Les CCSPL (Commissions Consultatives des Services Publics Locaux)
pourraient être des outils d’information et de formation des usagers
pour les impliquer réellement dans la gestion de la distribution d’eau
et de l’assainissement de eaux usées. Mais il est malheureux de
constater que la plupart des collectivités concernées (communes et
intercommunalités : syndicats, communautés de communes, communautés
urbaines …) sont rentrées dans le système à reculons. Tout d’abord en
ne créant les CCSPL que là où la loi l’exigeait alors que la loi ne
l’interdit pas où ce n’est pas obligatoire. Puis en réglementant leur
fonctionnement au minimum légal voire en mettant des bâtons dans les
rouages à chaque occasion.
Pour reprendre la balle au bond, nous suggérons que les distributeurs
privés rendent publique l’intégralité de la comptabilité des services
déléguées et justifient de manière exhaustive des contributions telles
que : frais de siège, garantie de renouvellement, affectation et
emploi réel des agents, réalité des entretiens de réseaux et des
travaux de recherche des fuites …)
P
Veolia Water n’a pas répondu à certains appels d’offres
tel celui de Cochabamba où le gouvernement bolivien a résilié le
contrat de la société américaine Bechtel. Au regard de son expérience
d’opérateur professionnel, Veolia Water a considéré que le cahier des
charges proposé par la collectivité était déraisonnable, y compris
pour les populations concernées.
CACE :
Mais pourquoi diable, Veolia cherche-t-il ses exemples
hors de France ?
Pourtant, on voudrait en savoir plus sur Cochabamba. En quoi par
exemple, le cahier des charges proposé par la collectivité était-il
déraisonnable ? Et spécialement pour les usagers ?
Encore une fois, on a de la peine à tomber dans le piège Veolia -
usagers même combat. Ou alors il faut nous expliquer.
4
/ La gestion publique est moins chère que la gestion privée
P
C’est faux
CACE
C’est malheureusement exact et comme il l’a déjà été
dit, toutes les statistiques officielles et les rapports
parlementaires ainsi que ceux du Conseil Economique et Social
notamment le prouvent sans ambiguïté.
P
La comparaison internationale du prix de l’eau montre
que le prix n’est pas lié au mode de gestion. Selon l’étude du
National Utility Service de 2001, la France, où 79 % de la population
est desservie en eau potable par les opérateurs privés, se situe en
bas de la fourchette des pays développés étudiés (7iéme rang sur 11en
ordre décroissant des prix).
CACE :
La CACE constate une foi de plus que VEOLIA est
contrainte d’aller chercher ses exemples hors de l’hexagone dans des
pays où la gestion de l’eau est à 95 % publique.
Ces comparaisons n’ont absolument aucun sens d’une part parce que les
contextes sont totalement différents et d’autre part parce que le
privé tente de prendre des distributions même à perte pour essayer de
percer dans un secteur où elle est minoritaire face au public. Notons
encore que dans ces pays, les populations locales rejettent les VEOLIA
et consorts, parfois même violemment tant les méthodes de gestion des
privés les agressent.
P
La comparaison des prix entre gestion publique et
délégation au secteur privé est complexe car il s’agit de systèmes
d’organisations différentes avec des règles de comptabilisation et
d’affectation des charges spécifiques. En France, bien que les
opérateurs privés soient les seuls assujettis à des charges
d’exploitation qui leur sont spécifiques : taxe professionnelle,
redevance d’occupation du domaine public, retraite complémentaire, …
l’écart entre les deux systèmes, selon la DGCCRF, diminue
tendanciellement. En 10 ans il est passé de 22 % à 13 % selon le
rapport de 2001 de la mission d’évaluation et de contrôle de
l’assemblée nationale.
CACE
Pour le consommateur, le jugement se fait via les
comparaisons des montants des factures d’eau et non sur des
allégations d’ordre général impossibles à vérifier.
Il était donc naturel d’aller chercher des informations auprès des
organismes officiels parmi lesquels s’imposait le rapport de la
Mission d’Evaluation et de Contrôle de l’Assemblée Nationale de 2001.
Encore faut-il avoir l’honnêteté de citer correctement et complètement
le contenu du rapport. Ce que VEOLIA n’a pas fait.
Ainsi, au niveau des contraintes spécifiques, le rapport indique : « …
les régies sont, elles aussi, soumises à des contraintes
particulières : il leur est en particulier interdit d’effectuer des
placements de trésorerie, qui sont sources de produits financiers pour
les délégataires. »
Et le rapport continue et enfonce le clou.
« Pourtant, une récente enquête conduite par le Service central des
Enquêtes et Etudes Statistiques (SCEES) et l’Institut Français de
l’Environnement (IFEN) a même conclu à une différence de prix
nettement plus marquée que celle mise à jour par la DGCCRF. Elle
n’atteindrait pas 13 % pour l’ensemble du service, mais 27 % pour la
distribution d’eau et 20.5 % pour l’assainissement. L’écart serait
même de 44 % entre les communes entièrement en régie et celles
entièrement en affermage intercommunal ».
Citons dans le texte le rapport déjà nommé :
« … Dans son rapport de 1997, la Cour des Comptes estime que « la
hausse du prix de l’eau est bien à mettre en rapport avec la
délégation du service dans de nombreux cas examinés par les Chambres
Régionales des Comptes ». La CC explique ce phénomène par le manque de
clarté des contrats, l’information lacunaire de la collectivité ou des
usagers, l’insuffisance des contrôles, l’absence de véritable
concurrence.
P
Les retours en gestion publique n’ont pas entraîné de
baisses significatives du prix de l’eau pour les consommateurs.
CACE :
Là encore, VEOLIA « traficote » les rapports officiels.
Citons de nouveau de rapport de l’Assemblée nationale de 2001 ; page
22 :
« La direction de l’eau a en revanche indiqué à votre rapporteur que
la baisse des prix consécutive à une renégociation de contrat atteint
en moyenne 10 % en 1999 (9 % en 1998), mais qu’elle profite moins aux
petites collectivités ».
Ceci prouve, au passage, que les renégociations sont toujours à la
baisse, et, comme elles ne concernent que des délégations, cela prouve
aussi que les contrats initiaux étaient bel et bien léonins.
Le rapport indiquant, d’autre part que des retours en régie ont abouti
à des baisses atteignant 30 % dans un cas, on voit à quel point,
VEOLIA tente de manipuler la vérité ; ce qui en dit long sur la
loyauté de ses rapports avec les collectivités.
Dernière nouvelle qui concerne le service public du chauffage et du
froid urbain à Lyon. Le socialiste G Collomb vient de renouveler le
contrat de Dalkia, filiale de VEOLIA, avec une baisse promise de 30 %
du service. Ce qui prouve, au passage, que l’on peut avoir abusé les
usagers pendant plusieurs dizaines d’années en gardant la confiance de
G Collomb et du PS. Position défendu par Rivalta, président du Sytral,
qui a imposé la construction de parkings (dont l’un s’est écroulé) à …
VINCI, filiale de Vivendi, comme VEOLIA présidé par un certain Z…, ex
dirigeant de Vivendi-CGE, ayant fait toute sa carrière à Lyon en
pesant sur toutes les carrières politiques des élus locaux.
P
La diversité des prix s’explique plus par le caractère
local du service de l’eau que par le mode de gestion.
CACE
Pas de chance pour les distributeurs privés, un rapport
du Conseil Général du Rhône affirme exactement le contraire en
s’appuyant sur une étude détaillée de la situation de la distribution
d’eau potable dans le département.
C’est donc l’une des tartes à la crème classiques des délégataires qui
tombe lamentablement à l’eau.
Une comparaison entre les situations de Grenoble et Lyon confirme
également que la diversité des prix ne s’explique pas par le caractère
local du service mais bel et bien par le mode de gestion.
Même qualité de la ressource (d’où aucun traitement), réseaux
analogues. Prix de l’eau : Lyon en délégation à VEOLIA 1.62 euro/m3 ;
Grenoble après son retour en régie : 0.73 euro/m3.
Ces 2 agglomérations sont voisines. Le caractère local du service est
ici déterminé par le mode de gestion.
Et la gestion en régie publique l’emporte sans discussion sur la
délégation au privé.
P
La comparaison entre les prix n’a de sens que si elle
met en parallèle la réalité des performances (conformité de l’eau,
satisfaction clientèle, niveau du service d’assainissement …). Les
conclusions sont alors très généralement en faveur de la gestion
déléguée.
CACE :
Là encore on affirme sans apporter la moindre preuve.
Pourtant les associations de consommateurs reçoivent chaque jour
d’innombrables demandes d’aide contre les abus des distributeurs
privés alors que les réclamations contre les régies se comptent sur
les doigts d’une main.
Il en est de même des plaintes et requêtes auprès des tribunaux
administratifs et d’instances, voire pénaux.
Quant aux fameux services clientèle, nombre d’usagers se plaignent de
ces services téléphoniques, souvent sous-traités et dont le standard
ainsi que ceux qui répondent, sont basés à des centaines de km de chez
eux, avec une méconnaissance totale de la réalité locale, voire même
du terrain.
5
/ l’intervention du privé dépossède les autorités publiques de leur
responsabilité
P
C’est faux
CACE
S’il est vrai que l’intervention du privé dépossède,
dans le temps les autorités publiques de leurs compétences de
gestionnaires donc de leur capacité à juger de la qualité des services
gérés en délégation, elle leur laisse pourtant la responsabilité
pénale des dysfonctionnements des services.
On peut, dans ces conditions, se poser la question de l’intérêt des
collectivités à déléguer leurs services d’eau et d’assainissement au
privé.
P
L’opérateur privé intervient dans la gestion des
services publics de l’eau et de l’assainissement à la demande des
autorités publiques responsables, dans le cadre d’un contrat.
CACE
Il est vrai que tout s’organise autour d’un contrat en
général léonin orienté vers l’unique profit du délégataire privé.
Et voilà comment la négociation s’effectue.
Les sociétés privées candidates approchent le maire de
la commune ou le président de l’intercommunalité de la en leur tenant
le discours suivant :
« Vous êtes incapable de gouverner efficacement un
service en régie pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, vous ne connaissez rien au métier mais, comme nous on
sait tout, on est fait pour s’entendre. Par contre, et c’est plus
grave, vous ne savez pas commander vos fonctionnaires : cette bande de
fainéants défendue par des syndicats que vous ne savez pas affronter.
Toutes ces raisons font que vous devez absolument accepter notre
offre ; d’autant que nous avons des biscuits.
Et puis, votre fonction d’élu n’est pas valorisée par la gestion de
l’eau. D’autant que, quoique vous fassiez, ces râleurs d’usagers, nos
clients, trouveront que c’est trop cher, ou mauvais, ou les deux à la
fois. Alors laissez nous le mauvais boulot, on a l’habitude. On sait
servir d’édredon. Et puis, une main lave l’autre …
Rassurez-vous, nous n’allons pas chercher à vous corrompre bien que
le mot ne nous effraie pas.
Grâce à notre savoir faire d’entrepreneur, nous allons, au contraire,
valoriser, c’est à dire rentabiliser votre service public de l’eau …
et celui de l’assainissement aussi d’ailleurs, puisqu’ils sont
complémentaires, et si vous nous les confiez tous les deux.
Des collègues à nous pourraient aussi vous parler des déchets, des
cantines, des parkings …
Non, et bien ce sera pour une autre fois. A chaque jour suffit sa
peine, comme on dit.
Donc on va rentabiliser le service de l’eau.
Comment ?
Par des gains de productivité, bien sûr.
En éliminant progressivement les fainéants dès qu’ils partiront en
retraite. Au passage, pas de problème pour les reprendre tous, tout de
suite, puisque la loi nous l’impose.
Des cons ont voté ça …comme les 35 heures d’ailleurs.
Oh pardon, pas vous bien sûr. Mais ceux de Paris qui ne connaissent
rien au terrain ? Alors que vous …
Donc on rentabilise et pour que vous en profitiez …
Non pas vous directement mais la commune ou la communauté.
Donc comme on ne peut plus utiliser les droits d’entrée on va
actionner la redevance d’utilisation du domaine public.
Combien ?
Ce que vous voulez. Nous on est transparent. Au moins là dessus ;
puisqu’on vous reverse tout. Et d’ailleurs, comme on fait aussi dans
la « com. », des amis à nous pourraient vous approcher pour vous
conseiller pour votre réélection.
Non, c’est trop tôt.
D’accord, on n’y repensera le moment venu.
Et voilà le travail. Nous n’inventons rien. Parlez en à
vos élus. En toute discrétion, bien sûr.
Et nous pourrions en écrire des dizaines de pages comme
cela … Pas du théâtre, « in live, of course » ; mieux qu’à la télé !
P
Ces autorités fixent les objectifs, les prix, la durée,
le degré d’autonomie confié à l’opérateur privé. Elles conservent les
prérogatives d’autorité et de contrôle du service ainsi que la
maîtrise et la propriété des infrastructures.
CACE
En réalité, voilà comment cela se passe.
Comme si vous y étiez.
Mais la conclusion ne serait pas la même.
Les autorités (élus communaux et intercommunaux)
établissent un cahier des charges qui se présente sous la forme d’un
contrat d’affermage sans les montants des coûts des charges inscrites
au contrat. Ce cahier est envoyé aux candidats sélectionnés qui le
renvoient sous forme d’offre après avoir ajouté les montants des coûts
des éléments des services à rendre.
Le choix du délégataire est effectué par une commission qui le propose
au maire ou au président qui établit alors une négociation, soit avec
cet unique candidat, soit avec d’autres.
Dès que le contrat est signé, la collectivité perd la majorité de ses
prérogatives du fait même de l’existence de ce contrat qui lui laisse,
en outre, la responsabilité pénale de la gestion du service ainsi que
les investissements à effectuer et une partie des renouvellements.
Le délégataire privé a alors beau jeu de dénoncer une carence même
imaginaire de la collectivité si celle-ci ne lui commande pas, en
travaux exclusifs, (bravo la concurrence) les investissements qu’elle
désire.
Autre élément important : le passage en délégation induit souvent,
surtout pour les petites collectivités, une perte réelle de compétence
qui les empêche d’exécuter un véritable contrôle du travail fourni par
le délégataire. Avis de Cour des Comptes : « la mise en place d’un
contrôle du délégataire n’est pas toujours ressentie comme une
démarche normale et utile ; elle est plutôt considérée comme une
charge supplémentaire imposée à l’usager ». On mesure mal les effets
dévastateurs de ce type de raisonnement encouragé souvent par une
attitude obséquieuse du délégataire pour flatter l’ego des élus et
mieux endormir leur vigilance ; à supposer d’ailleurs qu’elle existe.
Notons aussi que la durée est imposée par les candidats, souvent en
accord plus ou moins tacite entre eux.
Cette durée est limitée à 20 ans par la loi et même si actuellement
les contrats nouveaux ou renouvelés ne dépassent pas 12 ans, on voit
mal pourquoi ils ne pourraient pas être remis en cause chaque année
dans la mesure où, en affermage, les investissements sont assurés par
la collectivité et souvent même une partie des renouvellements. Le
délégataire ne pouvant donc plus argumenter sur la base de la durée
d’amortissement de ses engagements financiers dus au contrat.
Puisqu’ils n’existent pas.
Quant à ses matériels et outils, chacun sait qu’ils sont
majoritairement loués, sous contrats de quelques jours, donc sans
contrainte de temps.
Ils faudrait aussi permettre de dénoncer dès maintenant les contrats
très longs (30 ans et plus)dont certains ont été renouvelés par
anticipation, juste avant le vote de la loi Sapin de 1993 qui en
aurait limité la durée.
Sans cette mesure de dénonciation immédiate des contrats léonins,
notamment du fait de leur durée excessive, la limitation restera sans
effet pour un très grand nombre de collectivités.
Quant à la corruption … elle en découle du fait que les élus suspectés
ne seront plus là … surtout au bout de 20 années de durée du contrat.
Alors qu’eux et leurs héritiers … malgré la honte … pourront manger de
la brioche et les usagers, du pain.
P
Les contrats de délégations sont réversibles : en fin
de contrat, la collectivité peut soit reprendre le service en gestion
publique, soit décider de lancer un appel d’offres pour sélectionner
un délégataire durant une nouvelle période. Cette preuve est une
preuve supplémentaire du fait que la collectivité conserve la maîtrise
du service.
CACE
Il y a complet déséquilibre entre le passage de la
régie à la délégation qui peut avoir lieu à tout moment et sans
entrave, et celui du retour à la régie qui ne peut intervenir en cours
de contrat sans pénalité infligée à la collectivité, même en cas de
faute grave du délégataire. Par exemple de la corruption comme à
Grenoble.
Ce déséquilibre étant d’autant plus injustifié que le délégataire
n’engage pas de capitaux à amortir puisque les investissements sont
assurés par la collectivité et qu’il loue le matériel nécessaire à
l’exploitation à ses filiales et qu’il leur sous-traite aussi la
plupart des travaux de génie civil et de « plomberie », sans appel à
l’artisanat local. Mais en engrangeant, au passage un double bénéfice,
à la fois sur le dos des salariés et des usagers.
Il est donc absurde de prétendre que la collectivité garde la maîtrise
du service alors qu’elle en garde la responsabilité pénale. Encore une
preuve, dans cette situation de la collectivisation des pertes et
responsabilités et de la privatisation des profits sans risque ni
péril assurés de fait par la collectivité.
P
Non seulement le partenariat public-privé ne dépossède
pas l’autorité publique de ses prérogatives mais il clarifie les
responsabilités des acteurs : autorité et contrôle exercés par la
collectivité, obligation de résultats et efficacité professionnelle
attendues de l’opérateur.
CACE
Le paragraphe précèdent démontre clairement que la
notion de partenariat public privé est un piège à gogos.
Fort heureusement les associations ont démontré l’existence de ce
piège.
Chacun sait, et cela a été démontré précédemment, que l’autorité et
le contrôle exercés par la collectivité sont très insuffisants voire
inexistants, du fait qu’ils seraient un coût supplémentaire (et nous
ne sommes pas du tout de cet avis) ajouté aux autres charges.
Très souvent d’ailleurs réalisés par des experts comptables, le côté
technique n’est même pas évoqué.
Il arrive même que des rendements de réseau inférieurs à 60 ou 70 %
(30 à 40 % d’eau pompée perdue dans le sol et ayant consommé de
l’électricité et supporté la redevance de prélèvement dans le milieu
naturel)soient considérés par ces fameux experts.
Dans ces conditions, quel crédit apporter à de telles prestations ?
Comment parler d’obligation de résultats et d’efficacité
professionnelle dans ces conditions et alors même que des constats de
non respect des clauses contractuelles comme la transmission à la
collectivité du fichier des abonnés, des plans du réseau, de la
recherche et réparation des fuites, dûment établis par l’expert
restent sans réaction de la collectivité
6 / les collectivités locales se font imposer des
contrats déséquilibrés
P
C’est faux
CACE
C’est vrai. Perdant leur compétences techniques et
gestionnaires, les collectivités locales n’ont plus la capacité
d’apprécier les abus engendrés par des contrats déséquilibrés qu’elles
signent souvent « en aveugle » pour le plus grand dommage des usagers.
P
Ce sont les autorités publiques qui définissent les
cahiers des charges des appels d’offres qui constituent la base du
contrat. Ces documents sont réalisés par les collectivités le plus
souvent avec l’aide de conseils extérieurs et indépendants à partir de
cahiers des charges types (en France, celui élaboré par l’AMF
association des maires de France fait référence), à l’étranger par des
cabinets internationaux.
CACE
Ceci n’est en aucun cas le garant de la régularité des
tractations, bien au contraire comme nous le verrons par la suite.
P
Selon une étude réalisée en France par le Ministère de
l’Ecologie sur 200 procédures de délégation réalisées en 2000, 98 %
des collectivités de moins de 20 000 habitants et 92 % des
collectivités de plus de 20 000 habitants ont fait appel à une aide
extérieure.
CACE
Les experts consultés sont la plupart du temps des
cabinets purement financiers dont la compétence est très faible dès
que de la technologie est mise en jeu. Ainsi sont-ils incapables
d’évaluer le coût de tel ou tel service (entretien d’une station ou
d’un réseau) autrement que par référence à ce qui se pratique déjà
donc en référence aux abus pratiqués dans le milieu.
Il faut aussi prendre en compte le fait que ces experts ne tiennent
pas à « critiquer »la position de tel ou tel élu qui les paie pour
l’accompagner dans une procédure dont ce même élu a déjà établi les
termes du contrat avec le délégataire et son lobbying au portefeuille
aussi épais que généreux.
Ne pas oublier non plus que les 3 grands de l’eau (et des réseaux) ont
débauché les meilleurs éléments de SP 2000, le cabinet d’expertise de
l’AMF. Ce qui en dit long sur la boue qui pollue le marigot marécageux
du milieu de l’eau, de l’assainissement ainsi que tous les services
publics locaux dés que la délégation pointe ses dents de rapace.
P
Ces contrats prévoient des réajustements à intervalles
réguliers en cas d’événement modifiant le contexte économique ou
technique et des pénalités et sanctions pour tout manquement du
délégataire.
CACE
Comme le dit VEOLIA, ce ne sont que des réajustements ,
car le contrat lui même, son « économie », ne peut être modifié.
On assiste donc à des réajustements de prix destinés à modifier
l’augmentation exponentiel de ces mêmes prix sous l’effet de la
fameuse et fumeuse formule dite d’indexation dont il a déjà été fait
mention. En fait la formule elle-même n’étant pas modifiée, on assiste
à une évolution du prix en dents de scies qui n’affecte
malheureusement que très peu les superprofits du délégataire. Bref,
tout cela n’est que du vent qui n’arriverait même pas à convaincre un
recalé d’HEC.
P
Les auteurs de critiques sur les contrats déséquilibrés
méconnaissent les évolutions en cours au sein des collectivités
territoriales. En France, les collectivités
locales, du fait qu’une intercommunalité plus forte, ont gagné en
taille et en puissance, y compris dans les relations avec les
entreprises privées.
CACE
C’est cela, prenez nous pour des billes !
Les auteurs de ces lignes auraient certainement beaucoup de peine à
prouver ce qu’ils affirment.
Ainsi le rapport de la mission de l’Assemblée Nationale 2001 note que
les avancées réelles amenées par les lois Sapin, Barnier et Mazeaud
n’ont pas éradiqué « la persistance de difficultés préjudiciables à
l’usager ». Et de citer les conditions de la procédure de mise en
concurrence en 2 phases ou l’application de « l’intuitu personae »
permet de reconduire un délégataire qui n’a pas fait la meilleure
offre. De citer aussi la substitution au « droit d’entrée » de « la
redevance d’occupation du domaine public » sans rapport avec le coût
réel de l’utilisation de la voirie par le délégataire. De citer encore
la mauvaise qualité des rapports des délégataires, de l’impossibilité
de vérifier certaines informations notamment financières. Idem pour
les rapports des maires ou présidents sur le coût et la qualité du
service rédigés souvent par un délégataire qui devient ainsi juge et
partie.
Le rapport note aussi que les abus dénoncés par les chambres
régionales des comptes persistent. Il en va ainsi pour les « garanties
de renouvellement » surestimées, non réalisées et dont les excédents
financiers générés ne sont pas restitués en fin de contrat ni soumis
au versement d’intérêts. Même reproches pour les formules d’indexation
des prix dont on a déjà parlé.
Et la liste ci-dessus pourrait être allongée sans problème …
P
Dans beaucoup de pays (Europe de l’Est, Afrique, Asie,
…) l’intervention des opérateurs privés est le plus souvent préparée
par des organismes internationaux (Berd, Banque Mondiale, Asian
Development Bank …) ou par des Consultants indépendants.
CACE
C’est d’ailleurs bien ce qui nous gène dans la mesure où ces
organismes copinent avec les opérateurs dans des organismes tels que
le World Water Council. Cette coopération ayant été stigmatisée par
Ricardo Petrella dans de nombreuses publications. Cette coopération
entre les organismes internationaux déjà cités et les banques met de
fait en place, une pompe à finances redoutable dans la mesure où
l’argent prêté par les banques sera garanti par de redoutables
obligations de la part des états aidés : privatisation de tous leurs
services publics, abandons de souveraineté … Tout ceci se traduisant
par une mise en coupe réglée des ressources du « pays aidé ».
Quant à l’indépendance des Consultants … Faites confiance au Conseil
Mondial de l’Eau, filiale du WWC pour être sûr que les non solvables
mourrons de soif sur quelque continent où ils se trouvent.
7
/ l’intervention du privé est irréversible
P
C’est faux
CACE
C’est malheureusement vrai, compte tenu de la durée des
contrats pouvant aller jusqu’à 20 ans selon la loi.
Notons qu’à l’inverse, le passage de la gestion publique en régie à la
gestion privée en délégation peut avoir lieu à tout moment sur simple
décision d’élus souvent abusés voire corrompus par le privé.
Un équilibre devrait être recherché par une modification de la
réglementation.
P
Le contrat qui lie une autorité publique à un opérateur
privé est par définition limité dans la durée. En France, la durée
moyenne des nouveaux contrats est de 12 ans. A l’issue du contrat et à
la lumière des résultats obtenus la collectivité décide, soit de faire
un nouvel appel d’offres, soit de confier le gestion de son service à
sa régie publique. En France, ces 5 dernières années, plus de 10 % des
contrats n’ont pas été reconduits avec le délégataire sortant.
CACE
10 % seulement des contrats non reconduits avec le
délégataire sortant. Quelle preuve éclatante de la magouille qui
gouverne les négociations lorsqu’il s’agit de gestion de l’eau et de
l’assainissement. On a déjà signalé que 12 ans était une durée trop
longue pour de nouveaux contrats dans lesquels le délégataires
n’effectue aucun investissement et donc où ce délégataire n’a pas
d’amortissement à assurer sur la durée. Ces contrats, comme les
contrats d’assurance ou de gestion d’immeubles devrait être
renouvelables chaque année, ce qui les rapprocherait des régies au
niveau des possibilités d’alternative des modes de gestion.
Nous avons déjà signalé que de nombreux contrats ayant été renouvelés
par anticipation pour échapper à la loi Sapin des 20 ans de durée
maximum, « il faudra longtemps avant que toutes les conventions aient
été conclues conformément au nouveau cadre législatif » (rapport
Tavernier 2001).
Notons aussi le manque total de concurrence dans un domaine occupé par
3 multinationales seulement et où les ententes illicites sont
courantes.
P
Le risque, pour le gestionnaire sortant, de ne pas être
reconduit, constitue un « aiguillon »à être le plus performant.
CACE
Ce qui précède prouve au contraire que le gestionnaire
délégataire est assis dans un fauteuil et que rien ne menace sa
position monopolistique.
Le choix d’un délégataire devrait reposer d’une part sur le principe
de libre concurrence et, d’autre part, au sein de l’application des
règles de passation des marchés publics sur le principe du « meilleur
disant ». Or ces 2 principes sont bafoués.
La concurrence n’existe pas puisque seulement 3 grandes sociétés se
partagent le marché : VEOLIA, ONDEO et BOUYGUES et que de plus elles
s’entendent pour se partager les marchés quitte à créer des filiales
communes pourtant interdites par la loi et condamnées par la justice.
Quant au principe de « meilleur disant », il est annulé par celui « d’intuiti
personae » qui permet à la collectivité de choisir un candidat qui ne
fait pas les meilleures conditions parce que l’on suppute qu’il est
tout de même le mieux placé pour remplir la mission qui lui est
confiée.
Et l’on voit de ce fait, des marchés reconduits presque toujours au
sortant qui ne fait pourtant pas la meilleure offre bien qu’ayant
baissé ses prétentions de 30 %, voire plus, permet à la collectivité
d’oublier, en outre qu’il a « volé » les usagers de l’eau pendant le
mandat précédent. Et qu’il compte bien « continuer dans sa foulée ».
8 / Les comptes des opérateurs privés sont opaques
P
C’est faux
CACE
C’est pourtant vrai et reconnu par tous les rapports
officiels. C’est également et malheureusement toléré par la passivité
des élus qui reconnaissent d’ailleurs ne pas comprendre la
présentation des comptes présentés par les opérateurs privés. Ils les
approuvent cependant, malgré les mises en garde des experts …
lorsqu’ils les sollicitent. Trop rarement d’ailleurs.
P
Les comptes rendus financiers transmis chaque année aux
collectivités françaises sont certifiés par les commissaires aux
comptes. Ils intègrent des éléments spécifiques au contrat et des
charges mutualisées réparties à « la valeur ajoutées » conformément
aux recommandations du Syndicat professionnel. Ces charges
correspondent à des services communs à plusieurs collectivités
(centres services clients, laboratoire de recherche, expertise
juridique … ).
CACE
La certification par un commissaire aux comptes n’a qu’une valeur
marginale dans la mesure cet acte certifie simplement que la
comptabilité est conforme aux règles sans préjuger de la gestion.
Beaucoup de comptes-rendus techniques et financiers de délégataires
comprennent des données invérifiables telles que les « frais de
siège » et autres charges communes à plusieurs collectivités réparties
à la valeur ajoutée.
Et que le commissaire aux comtes n’est tenu de vérifier.
Ce principe même est plus que discutable car, par exemple, si cette VA
est négative ou nulle pour un contrat, elle
permettra à ce contrat d’échapper à sa contribution à la répartition
des « charges mutualisées »et pénalisera les autres contrats
excédentaires donc leurs usagers . Par ce moyen, le délégataire peut
également prendre des contrats à perte et faire supporter la charge de
la perte par les usagers des autres contrats excédentaires.
Il en est de même de certaines charges de personnel car aucune
justification n’est donnée sur les heures réelles de main d’œuvre
passées sur chaque contrat et notamment lorsque ces personnels sont
affectés au siège et bureaux du délégataire, sachant que ces effectifs
non « opérationnels » sont en constante augmentation. Comment ne pas
suspecter de faire financer par les contrats d’eau des commerciaux
démarchant des affaires hors de France ou même travaillant sur des
programmes n’ayant rien à voir avec l’eau ? Les travaux dits
d’informatique dont il est impossible de savoir ce qu’ils recouvrent,
sont à mettre dans le même lot.
Il faut insister sur la pratique des « charges mutualisées »,
totalement illégal dans son principe car cette notion n’a jamais
exister et ne peut exister dans les contrats. Ce serait équivalent,
dans les gestions de copropriété à faire payer les défaillances des
copropriétaires en difficulté par les autres. Et chacun sait que c’est
interdit !
Quant au mot même de « mutualisées », pourquoi pas « socialisées »
pendant qu’on y est ! Voilà bien là encore l’énoncé sans vergogne par
le délégataire privé lui-même de « la socialisation des pertes et de
la privatisation des profits ». Et de plus, en toute illégalité.
P
Les collectivités peuvent contrôler les comptes de leur
délégataire, avec l’assistance de cabinets spécialisés.
CACE
Les cabinets spécialisés précisent presque toujours que
des éléments importants ne comportent pas de justification et limitent
le jugement qu’ils portent aussi bien sur la comptabilité que sur la
gestion.
Sans tenir compte des irrégularités énoncées plus haut.
Pensons aussi aux scandales provoqués par ces grands cabinets
spécialisés (Enron par exemple) qui n’ont pour seul souci que la
satisfaction de la société qui les paie.
Enfin, ces cabinets ne sont pas indépendants des sociétés dont ils
sont chargés de juger la régularité de la comptabilité car outre les
contrats d’eau qu’ils examinent, ils ont également comme clientes les
filiales de ces mêmes sociétés qu’ils ne veulent pas perdre, même pour
tout l’or du monde. Et c’est bien d’or qu’il s’agit dans le cas
d’espèce.
9
/ L’intervention du privé prive les plus pauvres de l’accès à l’eau
P
C’est faux
CACE
C’est vrai et particulièrement dans les pays en voie de
développement où il est même arrivé que les opérateurs privés
interdisent de recueillir les eaux de pluie. Pour concurrence illégale
… alors qu’ils ne paient pourtant pas l’eau des fleuves et des nappes.
P
Dans les pays pauvres, l’intervention de VEOLIA WATER
s’organise autour de 2 principes :
-
le transfert des savoir-faire et le développement des
talents
-
l’optimisation des infrastructures existantes afin
d’alimenter en eau plus de personnes avec les mêmes moyens.
La réduction des pertes d’eau permet d’améliorer la
pression et d’assurer l’alimentation en eau dans les quartiers
périphériques où vivent les populations les plus défavorisées : à
Aguascalientes, ville mexicaine de 800 000 habitants, les fuites sur
le réseau ont été divisées par près de 2 au cours des premières années
du contrat ; au Gabon, la desserte a été augmentée de 58 % en 5 ans
tout en diminuant les tarifs, en particulier le tarif social et le
coût du branchement social.
Face au défi de la croissance urbaine dans les pays en développement,
le raccordement des quartiers périphériques au réseau collectif
constitue la réponse la plus appropriée pour mettre fin à la double
inégalité, tarifaire et sanitaire, dont sont victimes les populations
les plus pauvres.
CACE
Alors, comment expliquer que CAMDESSUS, puisse
écrire : « La réalité de l’investissement dans le secteur de l’eau est
loin de ce que suggère certaines campagnes où les fantasmes le
disputent à la démagogie. Moins de 10 % de l’eau dans le monde
impliquent des investissements privés ».
Quant à la lutte pour la réduction des fuites d’eau, si elle n’est pas
plus efficace qu’en France, où il n’est pas rare que les pourcentages
de fuites dépassent 35 %, alors on peut émettre des doutes sérieux sur
les déclarations de VEOLIA sur le sujet. Les pauvres n’ont vraiment
rien à attendre du privé à ce sujet.
VEOLIA comme ses confrères, ne s’occupe que des marchés solvables.
Ainsi les plus pauvres des favellas par exemple ne verront jamais
d’intervention du privé. En fait le privé est là pour capter les
crédits des FMI, Banque Mondiale et autres, en faisant bien préciser
par contrat que les états devront apporter leur concours pour faire
payer des récalcitrants victimes en plus des cures d’austérité qui
accompagnent les « aides » de la grande finance libérale.
P
Si faire payer l’eau s’avère indispensable pour lutter
contre le gaspillage, cela n’implique pas que tout le monde doive
payer le même prix. La reconnaissance du droit à l’eau pour tous
implique de prendre ne compte les situations sociales. En France, les
commissions solidarité eau garantissent le maintien du service d’eau
aux familles en situation de précarité. Dans d’autres pays, une
tarification sociale pour la consommation et le branchement au réseau
favorisent l’accès à l’eau des plus démunis : les villes de Tanger et
Tétouan, nous avons l’obligation de réaliser 40 000 branchements
sociaux dans les 5 premières années du contrat.
CACE
Adroitement, VEOLIA se range du côté de l’aide aux
précaire en sachant que de toute manière, le délégataire rentre dans
ses sous, comme on dit, puisque la commission d’aide prendra à son
compte les dettes en cours. C’est même un peu plus de sécurité pour
VEOLIA qui au passage, ne mettra pas un sou dans l’affaire. On
remarquera d’ailleurs que VEOLIA ne parle pas de sa participation à la
générosité. Et pour cause, VEOLIA n’est une association
philanthropique que dans les intentions et le soutien moral dont elle
profite en ricochet. Quant à la tarification sociale, elle partage le
montant de la facture entre les usagers sans toucher à ses recettes
donc ses profits. Ajoutons que la tarification, même lorsqu’elle
comprend un volet « social », applique des prix décroissants en
fonction de la consommation qui favorisent les industriels au
détriment des usagers domestiques qui financent ainsi la solidarité.
P
VEOLIA ENVIRONNEMENT est solidaire et partie prenante
des engagements de la communauté internationale définis au sommet
Mondial de Johannesburg : diminuer de moitié d’ici 2015 la population
qui n’a pas accès à l’eau potable et ne bénéficie pas de systèmes de
dépollution.
CACE
Même commentaire que pour le thème précédent.
Proclamer de bonnes intentions au financement desquelles VEOLIA et ses
confrères du privé ne participeront pas mais dont ils seront
bénéficiaires eux aussi « ne mange pas de pain » mais dénote une bonne
dose d’hypocrisie. Ce que l’on savait déjà par ailleurs.
10/
La recherche du profit est incompatible avec la qualité d’un service
public
P
C’est faux
CACE
La recherche du profit poussant aussi à exploiter le
bénéficiaire du service public et notamment via la qualité du service,
puisque cette qualité est également un paramètre à optimiser, nous
affirmons que la recherche du profit est incompatible avec la qualité
d’un service public.
P
La qualité d’un service public dépend du niveau de
service exigé par l’autorité publique à l’égard de son opérateur,
qu’il soit public ou privé. De nombreux services publics, de part le
monde, sont assurés avec le concours d’entreprises privées :
transport, santé, …
CACE
Et malheureusement on sait dans quel état de
délabrement a conduit la privatisation des chemins de fer
britanniques. La situation étant devenue telle qu’un retour à la
gestion publique semble inévitable. Le privé n’a, en effet, pas assuré
les investissements minima au renouvellement et l’entretien des
installations. Sans compter une diminution des personnels
d’exploitation qui contribue chaque jour à l’insatisfaction des
usagers menacés dans leur sécurité à utiliser ce service public
privatisé.
Pour les retraites, on sait que la gestion publique des caisses est
plus de 2 fois moins chère, en France, que les frais de gestion des
compagnies d’assurances qui leur seraient substituées en gestion
privée libérale.
Quant à la santé, on sait que les américains qui ont un système
privatisé, dépensent beaucoup d’argent que les français, pour un
service plus que médiocre et qui laisse de côté de plus en plus de
gens qui ne peuvent se le payer. Même les entreprises ne peuvent plus
suivre pour leur propres personnels.
Certains libéraux s’interrogent sur la réalité des bienfaits des
privatisations des services publics. En constatant notamment que ces
privatisations ont entraîné une augmentation de l’énergie électrique
de partout où elles ont eu lieu. Idem pour la poste et les
télécommunications où des abus proches de l’escroquerie ont obligé
l’état à remettre de l’ordre tant ces abus devenaient intolérables.
P
En ce qui concerne le service de l’eau, les études qui
comparent les performances de la gestion publique et de la gestion
privée sont largement en faveur de cette dernière. Par exemple, en
France, les études du ministère de la santé montrent que les taux de
non conformité des analyses dans les services délégués sont inférieurs
de 40 % à ceux des régies publiques.
CACE
D’où ces chiffres et stats sortent-ils ? Il faudra se
les procurer. S’ils existent et se rapportent au sujet.
Aucun rapport officiel sur la distribution d’eau potable ne fait
mention de tels résultats.
P
Une étude du BIPE de 2001 rappelle qu’en France la
quasi - totalité de l’effort de recherche et de développement (et en
particulier en ce qui concerne les risques sanitaires émergents tels
que prions et légionellose …) est effectué par le secteur privé.
CACE
Mais pas par les multinationales de l’eau. Alors
pourquoi introduire cela dans ce débat ?
P
L’effet de taille d’un groupe mondial permet à chaque
collectivité quelle que soit son importance de bénéficier des
meilleures pratiques et des expériences les plus probantes (par
exemple, les techniques membranaires pour la production d’eau potable,
les centres services clients que seules les grandes villes pourraient
s’offrir…).
CACE
En France les techniques membranaires, mises au point
par Rhône Poulenc, ne sont même pas à évoquer pour mémoire car elles
sont non seulement marginales mais carrément hors sujet économiquement
parlant. A part une expérimentation abandonnée au Japon on n’en parle
même pas pour les émirats.
Quant aux Centres Services Clients, on ne voit pas à quoi ils
pourraient servir dans un village ou un syndicat dont tous les abonnés
sont à portée de marche à pied.
P
Bien entretenir et réhabiliter les infrastructures,
maîtriser les coûts de fonctionnement sont, pour la collectivité, une
source d’économie bien supérieure à l’éventuel profit d’un opérateur
professionnel.
CACE
Les rapports des Chambres Régionales des Comptes ayant épinglé la
plupart des gestions déléguées aux opérateurs professionnels, on voit
avec que VEOLIA ne manque pas de culot pour oser vanter tout de même
les soit disant bonnes intentions des opérateurs professionnels.
Démonstration tortueuse et bourrée de contradictions.
Ce qu’il y a de certains, c’est que les profits d’un opérateur
professionnel ne seront jamais source d’économie pour une collectivité
sur le dos de laquelle ils seront effectués. Encore un exemple de la
socialisation des pertes et des investissements, payés par la
collectivité, et de la privatisation des profits par les opérateurs
privés.
Ne jamais perdre de vue que les investissements sont financés par la
collectivité même s’ils sont réalisés en travaux exclusifs par les
opérateurs privés. Quant aux travaux d’entretiens et de réhabilitation
là encore effectués en exclusivité par les opérateurs, sans mise en
concurrence, leur coût est intégré dans le prix de l’eau et la marge
dégagée est empochée par les opérateurs. Le scandale des garanties de
renouvellements, dénoncé par les Chambres Régionales des Comptes, est
bien connu. Les sommes d’argent détournées sont considérables. Le fisc
lui-même est floué et le scandale continue.
Quant à l’entretien des infrastructures, on a vu que la multiplication
des fuites n’était pas de nature à démontrer ni le professionnalisme
ni le dévouement du délégataire sinon pour réaliser des profits au
dépend de la qualité de son travail et des intérêts de la
collectivité.
P
La capacité pour l’opérateur de réaliser des bénéfices
dépend de sa capacité à améliorer la productivité et la qualité du
service.
CACE
Ce serait vrai si le prix de l’eau était la
contrepartie stricte des services rendus et si le résultat
d’exploitation était maintenu à zéro en ajustant la facturation (et
donc les tarifs) sur le montant des charges. Or on a vu que ce n’était
pas le cas puisqu’en délégation, les recettes sont déconnectées des
charges du fait que la base du prix de l’eau est fixée à la signature
du contrat pour toute la durée du contrat et révisé chaque année par
une formule d’indexation déconnectée elle-même des charges mais
structurellement inflationniste.
Ainsi, notamment, les gains de productivité ne sont jamais répercutés
sur la facture comme c’est le cas en régie.
Et toute amélioration dans la gestion profite uniquement à
l’opérateur.
Comme en plus, chacun des postes de charge est surévalué la gestion
est une pompe à fric qui s’autoaccélère.
11
/ les multinationales sont responsables devant leurs actionnaires et
non pas devant les populations
P
C’est faux
CACE
C’est vrai et tellement vrai que les réorganisations
qui ont fait passer de la Compagnie Générale des Eaux à Vivendi puis à
Veolia n’avait jamais pour but un meilleur service rendu aux usagers
mais d’améliorer la rentabilité de l’entreprise pour servir des
dividendes toujours plus juteux aux actionnaires.
Avez-vous entendu parler d’usagers invités aux assemblées générales de
la société ? Même seulement comme observateurs ? Non jamais. CQFD.
P
Comme toute entreprise, VEOLIA WATER est responsable
devant ses clients, à la fois collectivités et usagers directs du
service public. Sans la satisfaction de ses clients, une entreprise ne
peut perdurer … VEOLIA WATER existe depuis 1853 !
CACE
VW existe depuis quelques mois seulement et non depuis
1853. A cette époque la société avait pour nom CGE Compagnie Générale
des Eaux. Créée par un préfet d’Empire pour dynamiser la distribution
d’eau de la ville de Lyon, le Conseil Municipal remercia très vite la
CGE pour la mauvaise qualité de ses services et créer, pour la
remplacer, une régie municipale qui perdurera un siècle. C’est la
création de la Communauté Urbaine de Lyon suite, aux lois de
décentralisation de 1964, qui donnera prétexte à l’unification de la
distribution d’eau en intégrant la régie municipale de la ville de
Lyon au Syndicat en délégation des communes de la banlieue. Mauvaise
affaire pour les lyonnais, car le regroupement aurait pu se faire
autour de la régie municipale et Le Grand Lyon n’aurait pas,
aujourd’hui, le mauvais privilège de distribuer la 3ième eau la plus
chère de France. Des tractations mystérieuses et secrètes qu’il
conviendrait d’éclaircir sont à l’origine de cette opération. Le
contrat s’est conclu sans procédure de passation des marchés publics
et donc sans mise en concurrence.
Puis la CGE devint VIVENDI puis VEOLIA suite à la saga Messier. Quant
à la satisfaction des clients, à Lyon on n’est très mécontents de
disposer de l’une des eaux les plus chères de France alors que le
voisin grenoblois qui a remercié son délégataire distribue l’eau la
moins chère de France. Au paradoxe, Lyon collecte et assainit ses eaux
usées en régie pour le coût le moins cher de France et pourtant une
qualité de service qui fait venir les étrangers pour prendre conseil.
P
VEOLIA est signataire, à travers son syndicat
professionnel, de la charte des services publics locaux qui définit
les principes d’une bonne gouvernance de l’eau : clarté des rôles,
liberté et réversibilité des choix, transparence et équité, évaluation
et démocratie locale.
CACE
Comme le chantait Dalida : « paroles, paroles … ».
Mais surtout paroles mensongères. Et face à la réalité, des slogans
comme « clarté des rôles, liberté et réversibilité des choix,
transparence et équité, évaluation et démocratie » deviennent des
provocations. Prenant exemple sur le vécu, c’est à dire en s’appuyant
sur la gestion de contrats précis et identifiés, nous mettons Veolia
au défi d’expliciter ces 4 professions de foi. Toutes les réponses qui
précèdent et celles qui suivent prouvent le contraire.
P
VEOLIA veille à répondre aux demandes croissantes et
légitimes des consommateurs :
Vis à vis des consommateurs, elle a mis en place une politique
clientèle centrée sur la réponse aux attentes des clients : centre
services clients permettant aux clients de réaliser par téléphone
leurs démarches, engagements concrets inscrits dans des chartes
services clients, enquêtes régulières de satisfaction, certification
des services clients.
Le taux de respect des chartes services clients mises en place par la
CGE sur tous ses contrats de distribution d’eau en France est très
élevé (de l’ordre de 95 %).
CACE
Les usagers des services publics et donc ceux de l’eau
et de l’assainissement, ne sont pas des clients car l’eau, comme tous
les services publics, n’est pas une marchandise. Quant à établir une «
charte service client », c’est pour le moins inutile, en dehors d’une
opération de pub menée par l’opérateur, puisque le contenu de cette
charte est déjà assuré au usagers par le « règlement de service »
qu’ils co-signent avec cet opérateur.
Tout se passe, en fait, comme si l’opérateur privé voulait faire
oublier que les services rendus aux usagers sont une obligation et que
tout manquement est passible des tribunaux.
12
/ la privatisation suscite la corruption
P
C’est faux.
CACE
C’est vrai. Et il est absurde de le nier. C’est écrit
dans l’intitulé de la loi Sapin, édictée pour lutter contre la
corruption.
P
La charte « éthique, Conviction, Responsabilité »
adoptée par VEOLIA ENVIRONNEMENT, le comité d’éthique présidé par son
Président et les engagements pris par Veolia environnement dans le
cadre de la charte du développement durable constituent des garanties
déontologiques.
CACE
Bravo. Car asséner autant de lieux communs doublés d’un
pompeux à faire vomir, et en si peu de mots, n’est pas à la portée de
n’importe qui. Et si, en plus, le Président préside dans un
cadre méritant le qualificatif de déontologique. Alors, à genoux mes
frères. Nous vivons un moment extrême.
Mais qui peut avoir un tel mépris des gens auxquels il s’adresse pour
écrire de telles platitudes nauséabondes ?
Nous savons et tout le monde sait que la privatisation suscite la
corruption.
Le rapport de la mission parlementaire et tous les rapports le disent,
et comme les parlementaires sont des élus, qui pourrait mettre en
doute leurs déclarations quand ils ont tendance à se battre la
coulpe ? Laissons les donc cracher dans la soupe que leur sert Véolia
sans nous en délecter pour autant.
La loi dite Sapin de 1993 n’était-elle pas qualifiée de « prévention
contre la corruption et la transparence de la vie économique » ? Or la
plupart des contrats en cours ayant été signés postérieurement à cette
loi, on peut penser, sans risque d’être désavoué, que rien n’empêche
de supputer que ces fameux contrats n’aient été établis hors de la
corruption et de la transparence. D’autant que pas mal d’entre eux ont
été renouvelés par anticipation pour échapper à cette loi.
P
L’intervention d’un opérateur professionnel, dans
certains pays, permet de mettre fin à certaines pratiques douteuses de
« commerce de l’eau ».
CACE
On ne voit pas pourquoi, ni où cela se passe, … On aimerait, par
contre avoir plus de précision sur ces « pratiques douteuses » de
« commerce de l’eau.
13
/ Les multinationales veulent mettre la main sur les infrastructures
publiques
P
C’est faux
CACE
D’accord avec Veolia, les opérateurs privés veulent que
l’argent du commerce du beurre et pas le beurre lui-même. Sans doute
trop cher …
P
Dans la totalité des pays, à l’exception de la GB et du
Chili, qui sont les principaux exemples actuels de vraies
privatisation, les autorités publiques gardent la propriété des
ouvrages et des infrastructures ainsi que des décisions sur les
nouveaux investissements, y compris dans le cadre d’une intervention
d’un opérateur privé. C’est en quoi le partenariat public-privé, dont
la délégation de service en France se distingue radicalement de la
privatisation.
CACE
Là, on est d’accord avec VEOLIA.
Et c’est d’ailleurs là que repose toute l’ambiguïté du partenariat
public-privé basé sur la délégation de service public par affermage.
Le principe étant encore une fois celui de la privatisation des
profits et de la socialisation des pertes et des charges puisqu’en
affermage, le déléguant (la collectivité)est responsables pénalement
de la qualité du service, des investissements nécessaires pour assurer
le service public alors que le délégataire se contente d’exploiter en
dégageant une marge inconnue sur cette exploitation, comme nous
l’avons démontré.
C’est le système le plus pervers que nous connaissions, puisqu’il
consiste au bout du compte à rémunérer des actionnaires qui n’ont rien
investi dans l’affaire.
P
Le métier de Veolia est d’être un opérateur
professionnel de service. Il ne souhaite ni acquérir des
infrastructures de la collectivité, ni être le « banquier » de l’eau.
CACE
Idem sauf lorsque VEOLIA affirme de pas vouloir être un
« banquier » de l’eau. En effet, pour conquérir les contrats, VEOLIA
et les autres opérateurs privés proposent très souvent de financer
certains investissements lourds pour, qu’au moins en apparence, ils
n’apparaissent pas comme un endettement de la collectivité. Ils disent
les prendre à leur charge alors qu’en ils en feront supporter
l’amortissement comme charge dans le compte d’exploitation. Ils
prêtent donc, comme le ferait à leur place un banquier, mais à un prix
de l’argent nettement supérieur. Au taux d’intérêt du prêt situé en
général à 0.5 % au-dessus du marché dont pourrait bénéficier la
collectivité, ils font supporter, à chaque annuité payée par la
collectivité, une réactualisation du montant restant à rembourser ; ce
qui équivaut à un double amortissement de l’argent prêté. Pratique
dénoncée, mais malheureusement sans suite, par les Chambres Régionales
des Comptes, dont celle de Lyon en 1997.
Le service banquier lui-même a également été dénoncé sur le principe
par les services chargés du contrôle de légalité des contrats.
14
/ Les multinationales sont responsables de la crise de l’eau
P
C’est faux
CACE
Effectivement, les crises de l’eau ne sont pas à
imputer directement aux multinationales de la distribution d’eau. Mais
laisser croire que leurs méthodes pourraient aider à venir de ces
crises est une absdurdité.
P
Les opérateurs privés gèrent 5 % d’alimentation en eau
potable dans le monde. Veolia Water, avec 110 millions d’habitants
dessert 1.8 % de la population mondiale. Il est difficile de reporter
la responsabilité de la crise de l’eau sur les grands opérateurs
privés dans la mesure où 95 % de l’eau dans le monde n’est pas fournie
par eux !
CACE
Là encore nous sommes d’accord avec VEOLIA mais en
ajoutant que si VEOLIA n’est pas responsable de la crise, VEOLIA et
ses confrères ne pourront résoudre cette crise par application du
partenariat public privé tel qu’ils le pratiquent dans les 5 % de pays
développés qu’ils contrôlent. A moins, et c’est ce qu’ils espèrent,
que les financements soient apportés par les instances habituelles :
Banque Mondiale, FMI … et que ces dernières font payer très chers aux
pays pauvres en leur imposant les pires règles du libéralisme.
P
Chaque jour, la population mondiale augmente de 180 000
personnes. La concentration urbaine et l’absence de systèmes
d’assainissement constituent les causses essentielles de la crise de
l’eau. Face à cette situation, et à un certain désintérêt des Etats
(la politique de l’eau est orpheline estime le rapport « Financer
l’eau pour tous »), la communauté internationale se mobilise. Les
opérateurs privés y apportent leur savoir-faire, expérience et
réflexion stratégique.
CACE
Nous sommes malheureusement d’accord sur le constat
alarmant de la situation de la distribution de l’eau potable et de
l’assainissement des eaux usées dans le monde.
Il est, par contre, totalement faux de déclarer que les opérateurs y
apportent des remèdes dans la mesure où leur action n’ira jamais
au-delà des marchés solvables donc jamais vers ceux qui en souffrent :
les pays pauvres.
15
/ Les opérateurs privés font du lobbying pour que les normes soient
abaissées
P
C’est faux
CACE
Si, c’est vrai. Ils sont omniprésents dans les
assemblées parlementaires de toutes sortes selon les dires mêmes des
élus concernés. Ils sont d’ailleurs encore plus présents auprès de
vos élus locaux. Devinez pourquoi ?
P
Ce sont les autorités politiques nationales qui
édictent les normes sanitaires et environnementales. Dans le cas de la
France, elles se négocient au niveau européen. Les opérateurs privés
sont consultés, comme de nombreux acteurs pour exprimer leur point de
vue.
CACE
C’est vrai, les normes sanitaires et gouvernementales
sont édictées par des autorités publiques mais des autorités
supranationales et non nationales telles l’Union Européenne par
exemple. Mais en dehors des opérateurs privés, VEOLIA serait bien
ennuyé si on lui demandait de nommer précisément les autres acteurs
consultés et non dépendants de ces opérateurs. Une chose au moins est
certaine : les usagers et leurs associations ne font jamais partie du
tour de table.
P
D’un côté, les entreprises privées sont accusées de
faire du lobbying pour diminuer les normes de qualité. D’un autre
côté, on les accuse de vouloir les élever pour justifier leurs
interventions et renforcer les traitements dans les usines de
production d’eau potable, donc leur chiffre d’affaires. Il y a là une
contradiction de fond entre ces deux types de critiques. Notre
responsabilité est de veiller à la conformité des eaux traitées avec
les normes en vigueur.
CACE
Il y a là un amalgame grossier entre les industriels
pollueurs et les opérateurs privés.
Que leurs intérêts particuliers ne soient pas les mêmes est une
évidence puisque dans le monde libéral, seuls comptent les intérêts
particuliers au mépris de l’intérêt général. Mais il vrai aussi que
les opérateurs de dépollution ont intérêt à ce que les industriels
polluent pour pouvoir dépolluer et que les normes soient les plus
sévères possibles pour proposer des solutions coûteuses et délicates
qu’ils seront les seuls à pouvoir mettre en œuvre. Et au bout de la
chaîne, qui paie : toujours l’usager domestique à travers le prix des
produits industriels et même des redevances de pollution prélevées sur
sa facture d’eau.
Le plus grave pour eux tous mais le meilleur pour nous, serait que les
pouvoirs publics défenseurs du bien public commun, les obligent à
mettre en œuvre des techniques propres sur des normes réalistes.
P
Enfin, à supposer que les opérateurs privés fassent du
lobbying pour diminuer les normes, le moins que l’on puisse dire est
qu’ils ne parviennent pas à ce résultat puisque la tendance de fond
est le durcissement de la quasi-totalité des normes !
CACE
Nous venons de démontrer le contraire en réponse aux
affirmations précédentes de VEOLIA.
16
/ les entreprises privées veulent s’approprier les programmes
internationaux de développement
P
C’est faux
CACE
C’est vrai. Ils sont là pour capter l’argent public.
Ils ont leurs stands dans tous les colloques dont ils sont souvent
aussi les sponsors.
P
L’aide publique au développement finance les
collectivités et non les opérateurs. Ainsi, les fonds européens pour
les pays candidats à l’union européenne sont attribués uniquement aux
collectivités publiques, pour participer au financement de leurs
infrastructures qui restent leur propriété. La Banque Mondiale qui
prête aujourd’hui exclusivement aux Etats, envisage, en Afrique, de
prêter aux collectivités afin de tenir compte des spécificités locales
de la gestion de l’eau.
VEOLIA Eau installe les nouveaux compteurs électroniques
dans la région. (Transmission à distance du relevé)
Sans tambour ni trompette, sans courrier préalable ni coup
de téléphone, un agent sonne chez vous et installe le
nouveau compteur.
Au final, il vous laisse le résultat des fouilles en tas, à
côté de la fosse.
On appréciera toujours la politesse courtoise et commerciale
de cette société…
Seul point positif : un technicien sympa qui fait son
boulot !
Un point que le citoyen n'a par contre pas en tête et sur
lequel il devrait plutôt placer son scepticisme, c'est que
l'investissement matériel doit faire évoluer le modèle
économique puisqu'il y aura baisse des charges
d'exploitation sur l'activité de relève d'index (plus de
déplacement de personnes pour relever donc baisse du coût de
mains d’œuvre, donc baisse des tarifs).
Il sera intéressant de voir comment la commune a cadré le
contrat de Délégation de Service Public sur ce point. |